GABRIELLE
C'est le 17 mai 1902 que la revue Le Yacht proclame vainqueur ex-aequo le dessin réalisé par Gaston Grenier à l'occasion d'un concours de plans où 37 dossiers furent déposés. La revue ambitionnait de promouvoir la construction d'un monotype léger apte à naviguer en équipage réduit sur le littoral, les estuaires et rivières. Un cahier des charges précis qui fixe aussi un prix de revient limité et l'exclusion de solutions architecturales trop exotiques, la revue est déjà dans un concept de promotion de la pratique nautique à destination des bourses très modérément fortunées. Un mécène financera même la construction de trois bateaux du concours et en offrira un au vainqueur d'une première régate. Gaston Grenier sera tout le long de sa carrière d'architecte naval un défenseur de la plaisance populaire.Si il semble que Gabrielle n'ai jamais été construit à l'époque, c'est cependant ce chantier dans lequel se lance Jean-Yves Larour en 2003, l'objectif étant de lancer un monotype performant conciliant l'esthétique et les qualités d'un voilier traditionnel avec les pratiques actuelles de mise en oeuvre du bois.Construite à l'envers sur membrures en lamellé collé avec un bordé en petites lattes de pin d'Orégon collées et stratifié en extérieur,intérieur, la coque est ensuite retournée pour la pose du pont sur le barrotage.Les espars seront en pin d'Orégon pour donner à Gabrielle un gréement performant et robuste. Le choix originel de Gaston Grenier d'en faire un sloup n'a pas été conservé et c'est un côtre aurique avec flèche, foc et trinquette qui tirera ses premiers bords par force 6 en baie de Douarnenez dix-huit mois après la pose des premières pièces.Le bateau sera au Salon Nautique suivant et la presse salue unanimement les performances et les qualités de construction de Gabrielle. Retrouvez tous les détails de la genèse de Gabrielle dans le N°169 du Chasse-Marée.